Au printemps 2020 l'épidémie de Covid19 a provoqué la fermeture brutale des établissements scolaires et le confinement à domicile pour une période indéterminée contraignant élèves et professeurs à s'adapter dans l'urgence à de nouvelles méthodes de travail.

Aussitôt la continuité pédagogique s'est opérée via l'internet, révélant la puissance de l'outil mais aussi l'inégalité qu'elle engendrait vis à vis des foyers non pourvus d'équipements ad-hoc.

Dans ce contexte inédit et pour certains anxiogène, il était nécessaire d'adapter des séquences d'art plastique en tenant compte de toutes les disparités matérielles, psychologiques et culturelles du confinement des familles.

La participation des parents s'est très vite imposée comme une donnée évidente dans le contexte de la promiscuité et un atout majeur sur lequel je devais m’appuyer pour aider les enfants à créer .

Sachant aussi que les élèves, ne pouvant sortir, allaient passer la majorité du temps sur les écrans, il m'a paru pertinent de proposer des séquences les plus « analogiques » possibles, avec des moyens accessibles et compréhensibles par tous, dans le but de revaloriser des techniques basiques comme le dessin et la peinture.

Mais qu'on ne s'y trompe pas, la simplicité dans le domaine artistique n'est qu'apparence, Cézanne a peint toute sa vie des pommes, Morandi des bouteilles, Mondrian des rectangles de couleurs primaires, Soulages du noir etc....

Chaque outil, chaque support, chaque geste porte en lui une multitude de charges esthétiques, sémantiques, symboliques ...et chaque exercice proposé ouvre à une infinité de propositions plastiques complexes sur la couleur, la composition,la matière, la représentation, l'écriture... etc...

L'abondance et la qualité des travaux reçus ont vite dépassé mes espérances, l'appropriation des sujets par les élèves et les parents ont donnés des résultats inattendus.

C'était aussi l'occasion rêvée de pratiquer des techniques devenues impossibles à réaliser en classe, comme la peinture en grand format, les bricolages, les maquettes etc.. pour des raisons de logistique et d'organisation évidentes. Le format des 55 minutes d'art plastique hebdomadaires avec 28 élèves en moyenne rend souvent difficile et frustrant la pratique de ces techniques.

Entre les consignes, l'installation et le nettoyage de la salle pour la classe suivante (sans compter les problèmes de discipline), le temps de travail s'en trouve réduit.

Sans faire l'apologie de cette période de confinement, un champ de réflexions s'est ouvert sur l’enseignement, les pratiques, les approches, les méthodes.

La Galerie est issue de la volonté de montrer et faire partager les travaux réalisés dans ce contexte, aux élèves, leurs camarades, leurs parents et aux collègues professeurs. Elle va s'enrichir au fil du temps des travaux précédents cette période, et futurs.

Les travaux ne sont pas classés par niveaux mais par thématiques.

Il s'agit également d'un outil pédagogique ou chaque élève peut voir et réfléchir sur les différentes réponses à une même proposition.

En souhaitant que cesse au plus vite cette période éprouvante pour tous, j’espère seulement que ces quelques exercices de pratique artistiques auront apportées un peu d'évasion aux enfants et à leurs parents.